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l'heure des loups
15 juin 2011

Entre la mort et la mort

Entre la mort et la mort (il y a la vie). Il fait trop chaud, même la nuit. Bientôt l’orage rendra vie. Pondichéry, Inde 2006.

 

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S
Allongé sur la grève, sa respiration de plus en plus sifflante lui demandait beaucoup trop d'efforts. Il regardait les vagues qui léchaient le sable et se demandait combien de temps il allait devoir rester sur ces cailloux coupants avant que son corps ne réponde de nouveau à sa volonté. La douleur lancinante dans son dos lui interdisait tout mouvement. Pourtant il y était presque !<br /> L'entreprise de ce voyage fou était le but de sa vie depuis maintenant deux ans. Jour après jour, il s'était contenté du minimum pour économiser l'argent nécessaire au voyage. Les derniers jours, il ne mangeait plus que du riz, ne fumait plus et trainait sur les marchés à l'aube pour offrir son aide aux femmes âgées qui installaient leurs marchandises. Il avait soutiré tout l'argent possible à sa famille et à ses connaissances. Il ne pouvait pas échouer si près du but. Tellement de gens portaient d'espoirs en lui. <br /> Le jour allait se lever dans deux heures ? Trois ? Moins ? Il ne pouvait soulever son bras pour jeter un œil à sa montre. Et vu comme son corps semblait disloqué, il était peu probable qu'elle soit encore en état de marche. Il avait failli la troquer sur le marché de Bamako avant son départ, mais les pourparlers avaient tourné court rapidement car l'homme voulait profiter de la situation, et n'avait en fait que des francs CFA à échanger. <br /> De toute façon, il n'aurait toujours pas eu assez pour la traversée. Il a croisé trop de passeurs, de policiers qu'il fallait "arroser", dans le désert, c'est un comble !<br /> Ils avaient dû lui casser des côtes, et vu le sifflement, peut-être qu'un poumon était touché. Il allait reprendre des forces, il le fallait. Il fallait qu'il arrive à se relever. Ces 4500 km parcourus ne pouvaient pas être les derniers. Lui qui n'avait jamais quitté son village, n'allait pas terminer son premier voyage comme un vagabond sur la plage avec ses habits éparpillés ça et là. <br /> Les passeurs n'avaient pas trouvé l'or que sa mère avait cousu dans la doublure de sa chemise, il pouvait sentir la pépite telle un petit caillou dans son dos. La violence des coups l'avait tout de suite mis K.O., il n'a pas eu le temps de leur expliquer qu'il pouvait négocier la traversée sur l'océan grâce à cette pépite d'or. Ils se sont acharnés sur lui sans explications. Il n'a même pas pu voir l'embarcation quitter la plage avec sa quarantaine de passagers, ses compagnons de misère depuis presqu'une semaine plus chanceux que lui.<br /> Il n'allait pas mourir, pas devant ce fabuleux spectacle... C'était la première fois qu'il voyait la mer. Il sentait le sel sur son visage, (ce qu'on appelle les embruns ?) mais n'avait pu rejoindre les vagues.<br /> Il avait froid et le jour commençait à pointer. Il avait hâte de sentir les premiers rayons du soleil qui le réchaufferaient.<br /> <br /> Sophie Masteau, Assistante de vie scolaire, Mirambeau, Charentes-Maritimes.
M
J’ai déserté mon corps. Mon âme est absorbée, possédée, <br /> Délivrée, enfin libre, submergée par un sentiment inconnu jusqu’alors. Je crois connaitre enfin la plénitude, je n’ai plus peur, je ne souffre plus.<br /> <br /> Michaële Colas, Paris
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