Un enfant couché <br />
<br />
<br />
<br />
Isabelle Sprung<br />
<br />
<br />
<br />
Un enfant couché à même le sol repose près de sa mère. <br />
<br />
Seul un tissu rouge le protège de la dureté de la terre<br />
<br />
Il fait nuit, on ne sait s’il fait très chaud.<br />
<br />
Elle semble les protéger de tous les maux.<br />
<br />
Les autres enfants se tiennent tout contre leur mère<br />
<br />
Aux cheveux enserrés dans un fichu rouge noué à l’envers.<br />
<br />
La joie qu’ils éprouvent les transporte à l’instant même<br />
<br />
Où mon regard doux croise le leur et les aime.<br />
<br />
Le plus grand se tient debout, il s’en va, s’émancipe,<br />
<br />
Fier et droit, il va, par les rues de cette lointaine cité où l’on vit de peu.<br />
<br />
Elever les enfants, les aimer et les laisser partir.
G
Gersende le Gars
15/06/2011 10:22
il était une fois...<br />
Non, un conte de fées<br />
Mais la vie brute, douloureuse comme un poignard dans l'âme.<br />
Il était une fois des peuples, meurtris, anéantis, spoliés, violés, humiliés,<br />
Et laissés tels des charniers aux regards des autres<br />
Il était une fois cette photo où je m'aventurais tel un oeil voyeur.<br />
En ce tableau, je m'immisçais et entrais dans leurs corps et âmes.<br />
Un tourbillon m'emportait.<br />
Où étais-je ?<br />
Cet enfant au pullover rouge m'invitait à le suivre de son air défiant et fier.<br />
Et cette tâche rouge au centre de l'oeuvre photographique ne pouvait m'empêcher de penser à certaines oeuvres de l'école italienne et hollandaise où subitement il ya cette couleur sanguine au centre du tableau.<br />
Puis, au-delà, le corps de cet enfant, gisant avec son pieu dans son petit corps frêle, exposé, lui aussi sur une couverture rouge...<br />
Le sang, toujours présent ? immuable, dérangeant, le même...<br />
Le sang de ce peuple, son combat, perdu d'avance !<br />
Oublié, inintéressant !<br />
Puis mon oeil revient à ma sensation première, le choc.<br />
Cette grille, ces barreaux, fermeture à la parole !<br />
Le charnier !<br />
Sur combien se sont-ils acharnés !<br />
Encore et encore, toujours et toujours<br />
Combien de temps devrons-nous, devront-ils subir la folie des hommes, sans grand H !<br />
Je ne sais si mon oeil est juste<br />
Mais devant la beauté de ces trois plans, pouvons-nous rester de marbre ?<br />
Rien n'y change en effet, mais j'ai senti, oui, j'ai senti une part de moi-même vivre pour autrui.<br />
La seule parole qui me vient devant cette oeuvre est :<br />
Malgré vos atrocités,<br />
Malgré ce que j'ai vu en tant qu'enfant,<br />
Malgré, peut-être mon petit frère étendu derrière moi avec ce pieu et dormant dans la tranquillité du repos éternel et faut-il encore que j'y crois.<br />
Regardez-moi !<br />
Regardez, comme je suis fier !<br />
Personne ne me fera tomber !<br />
La vie continue autour de moi !<br />
Je me dois de la regarder en face !<br />
Je suis là et je resterai là,<br />
Quitte à vous déranger,<br />
Avec mon pullover rouge !<br />
<br />
Gersende le Gars
V
Valérie Proust
15/06/2011 10:22
N'avoir rien autour de soi<br />
Avoir tout au fond de soi<br />
Ce tout qui fait dense le rien<br />
Souffle d'amour pour le bien<br />
Si tien il soulève mon corps<br />
Dans l'âme de ton regard d'or<br />
Ne voir rien autour de soi<br />
Est miroir au fond de soi <br />
<br />
Valérie Proust, shiatsuka, Paris.
l'heure des loups
Exposition "participative" ou le public est invite a écrire ce que lui evoquent les photographies de l'exposition, et d'autre part, a regarder différemment la même image en fonction des textes qui l accompagnent.