Sous le baiser de la nuit, la bergère pauvre de Mahaballipuram devient princesse.

Sous le baiser de la nuit, la bergère pauvre de Mahaballipuram devient princesse. Inde, 2006

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[Véronique Massen]

Qui es-tu,
qui me regardes ainsi ?
Et qui m'attrapes, au coin du soir,
d'un déclic de ton troisième oeil,
tout noir ?

Qui es-tu,
qui me regardes ainsi ?
Qui me guettes, me crains peut-être,
l'oeil en coin dans le bleu du soir ?

Qui es-tu,
qui me regardes ainsi ?
Et que j'attrape, d'un coin de mémoire
en papier, sur le bord du trottoir ?
Quelle est la couleur de ton ciel, ce soir ?

Véronique Massenot, écrivaine, Paris.

[Sandrine Huet]

Bleue

Bleue,
Bleue, cette jeune fille chargée de la corvée d’eau,
Bleue, cette fillette entraperçue dans une fabrique de jarres,
Bleue, cette petite fille accroupie au bord des flots…
Bleue, la nuit qui tombe, brusquement, sur le fleuve.
Le soir, entre chien et loup,
l’Asie est bleue
Là, au bord du fleuve.

Betty Clavel, peintre, Saint-Genest-Lerpt, Loire


Soir d’orage, qui fait fondre les couleurs du monde en un bleu gris, un bleu d’eau. Cette eau des pluies qui elle, réveille, rafraichit, encense la terre et tour à tour illumine en réverbère les routes et la peau des hommes… L’heure des loups, l’heure de l’eau, l’heure de la Vie.

Sandrine Huet, photographe, Juvisy sur Orge, Ile de France

[Ingrid Clément]

Chercher du regard, je dois trouver de l'eau potable dans cette destinée invivable.

Ingrid Clément, auteure, correspondante de presse, Saint Lager (Rhône-Alpes)

[Christophe Mathi]

Chimères du désert

Les souvenirs éternels glissent, chimères du désert, comme les voiles d’un soir.
Bourlinguer sous un ciel cristallin aux reflets d’indigo, dénouer le mystère des ostensoirs.
Les étoiles soufflent à l’âme éveillée au solstice de l’existence ce langage d’éternité.
La lumière orientale du soleil se propage, réveille l’éclat sauvage des orchidées.

Des parfums idylliques d’essences de cèdres effleurent mon âme d’une vague insouciante.
Écritures ciselées, coffrets de citronnier apaisent le rythme épique des symphonies errantes.
La quintessence pare mon corps, puise sa vigueur frénétique aux abords d’arbres flamboyants.
S’épandre dans les méandres des sens aiguisés par la moiteur hédonique d’un soleil couchant.

Christophe Mathieu, auteur, Saint-Etienne, Rhône-Alpes